Cet article est issu du numéro 2 de Pays, consacré au Vercors.

À Die, on ne naît plus

La mater­ni­té de Die a fermé. C’est, semble-t-il, irré­mé­diable, malgré les combats des habitant·es et des soignant·es. Aujourd’hui, la ville et ses environs s’en remettent dou­lou­reu­se­ment, avec la question, en suspens, du futur de l’hôpital.

Clara Robert-Motta & Victor Point

Campagne d’affichage et de sen­si­bi­li­sa­tion dans les rues de Die « Je suis né·e à la mater­ni­té ». — Victor Point

À Die, les trente ans de bataille contre la fer­me­ture de la mater­ni­té ont marqué les lieux et les esprits. Malgré des acci­dents, la plus petite mater­ni­té de France ne rouvrira pas ses portes. Pourtant, l’ombre de la lutte est toujours présente et a forgé l’identité de la ville où le combat pour le système de soins continue autrement.

Mater­ni­té Die Oui. Il faut plisser les yeux pour bien le lire, car les intem­pé­ries ont estompé le trait, mais l’inscription tient avec déter­mi­na­tion sur ce mur le long de la dépar­te­men­tale 93. Mater­ni­té Die Oui. Ces trois mots racontent l’héritage délavé d’une lutte de plus de trente ans qui a façonné le ter­ri­toire, échauffé les esprits, et dont le souvenir laisse des stig­mates aux accents parfois tra­giques. Depuis quatre ans, la popu­la­tion dioise doit vivre avec le fait qu’on a défi­ni­ti­ve­ment dit non à la maternité.

Dans le centre-ville, la mater­ni­té, bien qu’irrémédiablement fermée, pointe le bout de son nez à chaque coin de rue. De larges affiches découvrent des visages sou­riants de femmes et d’hommes bran­dis­sant fiè­re­ment leur date de nais­sance et leur appar­te­nance : « Je suis né(e) à la mater­ni­té de Die ». Vestiges d’une des der­nières grandes pro­tes­ta­tions contre la fermeture.

Dès 1987, des rumeurs cou­raient déjà que des lits allaient être sus­pen­dus. Depuis les années 70, les poli­tiques de santé ont eu pour mot d’ordre le regrou­pe­ment et l’hyperspécialisation. Le nombre de mater­ni­tés en France a été…

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Pays est une revue indé­pen­dante, sans publi­ci­té, éditée par ses quatre cofon­da­teurs et cofon­da­trices. Tous les six mois, Pays, la revue qui nous entoure, s’intéresse à un nouveau ter­ri­toire pour faire mieux que décou­vrir : comprendre.

Droit de réponse

Transmis par Mme Sonia Rochatte, ani­ma­trice du contrat local de santé à Die.

« Sonia Rochatte, ani­ma­trice du contrat local de santé du Diois, citée dans l’article « A Die on ne naît plus », précise que les propos qui lui sont prêtés ne reflètent pas la com­plexi­té du sujet tel qu’il a été présenté aux rédac­teurs de l’article »

Livrai­son gratuite dans le monde entier.

Derrière cet article…

Clara Robert-Motta

Jour­na­liste indé­pen­dante, Clara col­la­bore avec dif­fé­rents maga­zines sur des sujets envi­ron­ne­men­taux et de santé. Elle voyage à coups de vélo et de train à travers la France et parfois l’Europe. Pour Pays, elle s’est penchée sur les mili­tants anti-5G, les déserts obs­té­tri­caux et les ravioles du Dauphiné.

Victor Point

Victor est pho­to­graphe, pas­sion­né par les sujets de société touchant notam­ment à l’intime, aux migra­tions, à la santé ou à l’agriculture, de Paris à Tokyo.