Cet article est issu du numéro 2 de Pays, consacré au Vercors.

Bar­ra­quand, l’homme et la bête

C’est l’histoire d’un petit cheval, trapu et rustique, une race endé­mique du Vercors dont il ne restait plus que quelques spé­ci­mens jusqu’à la fin des années 90. Un éleveur, Jean-Louis Bar­ra­quand, a décidé de relancer la race. Aujourd’hui, ils sont à peine une dizaine à main­te­nir le cheval de Bar­ra­quand, prin­ci­pa­le­ment destiné à l’agriculture et à la viticulture.

Béné­dicte Jean­deaud & Neal Badache

Les chevaux de François Lejeune, pré­sident de l’association cheval du Vercors de Bar­ra­quand, trans­hument. La migra­tion pério­dique fait partie inté­grante de la race. — Neal Badache

C’est l’histoire d’une race équine endé­mique des plateaux du Vercors, vouée à dis­pa­raître et sans cesse portée à bout de bras pour sauver la lignée de l’extinction. Un petit cheval, qui résiste sur une terre de résistant·es. Sa survie ne tient qu’à la volonté d’un homme, Jean-Louis Bar­ra­quand, décédé à l’été 2021, peu après notre ren­contre. L’animal porte le même nom : on l’appelle le cheval du Vercors de Barraquand.

En ce matin d’avril, les sabots d’une dizaine de juments du Vercors de Bar­ra­quand s’enfoncent dans les graviers d’un chemin quittant le village de Saoû en direc­tion de Vercheny, aux pieds de la montagne. Les bêtes au pelage de la couleur du labour avancent d’un bon pas. Les premiers rayons du soleil de prin­temps accom­pagnent le troupeau qui s’engage, comme aux premiers temps, dans une trans­hu­mance et un chan­ge­ment de pâturage pour préparer la saison chaude. La sonnaille1 de la meneuse rappelle l’époque ancienne, lorsqu’au siècle dernier, Jules Bar­ra­quand condui­sait des hordes de deux cents bêtes sur les plateaux du Vercors. Il fallait alors plu­sieurs jours pour quitter la Plaine de la Crau où les équidés pas­saient l’hiver et rejoindre le Font d’Urle et ses hauts prés d’herbe grasse et verte pour l’été. Ce matin-là, c’est François Lejeune, éleveur militant de chevaux du Vercors de Bar­ra­quand, qui perpétue la tra­di­tion avec son petit cheptel. Bien sûr, le…

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Pays est une revue indé­pen­dante, sans publi­ci­té, éditée par ses quatre cofon­da­teurs et cofon­da­trices. Tous les six mois, Pays, la revue qui nous entoure, s’intéresse à un nouveau ter­ri­toire pour faire mieux que décou­vrir : comprendre.

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Derrière cet article…

Béné­dicte Jeandeaud

Jour­na­liste indé­pen­dante pour la presse natio­nale, Béné­dicte col­la­bore avec Le1hebdo, Le Monde des Reli­gions, la revue Ultreïa !, Sport&Style, Libé­ra­tion. Ses repor­tages traitent prin­ci­pa­le­ment de sujets de société ou sont le fruit de ren­contres singulières.

Neal Badache

Pho­to­jour­na­liste, Neal s’intéresse par­ti­cu­liè­re­ment aux mino­ri­tés humaines et sociales. Il col­la­bore avec Le Monde des Reli­gions, La Croix, l’Équipe Magazine, la revue Ultreïa !, Pèlerin magazine et La Vie. Il concentre aujourd’hui son travail sur des sujets au long‑cours.