Le Pays de… Élise Bussaglia — Ramener la coupe à la maison

Elle a vécu par et pour le football de longues années. Après une carrière internationale au sein de l’équipe de France et dans différents clubs européens, Élise Bussaglia est revenue sur sa terre natale : les Ardennes. C’est ici que la milieu de terrain a découvert son sport de prédilection, ici qu’elle a vécu ses premières émotions en admirant les joueurs sur la pelouse. De la maternité sedanaise au terrain d’entraînement carolomacérien, elle nous convie dans son « pays » du ballon rond.

Manon Boquen & Benoît Michaëly
Élise Bussaglia, ancienne internationale de football, entraîne certains soirs l’équipe féminine de l’Olympique Charleville Neufmanil Aiglemont (OCNA). © Benoît Michaëly
Élise Bussaglia, ancienne internationale de football, entraîne certains soirs l’équipe féminine de l’Olympique Charleville Neufmanil Aiglemont (OCNA). © Benoît Michaëly

Chapitre 1 : Le Chateau de Sedan

~ Il surgit, immense, et défie les maisons de sa grandeur et de son impeccable forme. Le plus grand château fort
d’Europe se trouve à Sedan. Élise Bussaglia le voit et le revoit depuis l’enfance, elle qui a traversé les rues de la ville
cent fois en grandissant non loin de là.

Nous voici au château de Sedan. Quels souvenirs convoque-t-il chez vous ?

Élise Bussaglia : Quand je suis née, mes parents avaient un appartement à Sedan. Je venais parfois au château étant petite. Après, ils ont déménagé dans une maison en dehors de la ville. Je ne vivais plus là, mais j’ai été scolarisée à Sedan dès la maternelle, comme ma mère travaillait ici. Donc ce château, je le connais, je l’ai déjà visité, j’ai aussi participé au Bike and run, la course qui est organisée au mois de décembre et qui démarre dans ses murs.

~ Élise Bussaglia redresse la montre à son poignet et nous informe qu’elle devra aller chercher sa fille à l’école en fin d’après-midi.

Vous avez deux enfants aujourd’hui. Était-ce une volonté de votre part de les avoir une fois votre carrière internationale terminée ?

Élise Bussaglia : Non, c’est la vie qui a fait ça comme ça. Après, ça fait peu de temps que des mamans jouent encore. Il y a quelque temps, Amel Majri [internationale française, qui joue à l’Olympique Lyonnais], a été sélectionnée en équipe de France et a amené son bébé à Clairefontaine. C’est la première fois que ça arrive en France, c’est une révolution.

À votre époque, que se serait-il passé ?

Élise Bussaglia : Je ne sais pas, car ça ne s’est jamais produit. Est-ce que les filles étaient craintives et attendaient leur fin de carrière pour faire des enfants ? Difficile de répondre. C’est en train de changer un petit peu. De voir une fille comme Amel combiner vie de famille, maman et carrière de haut niveau, c’est bien, c’est important.

Comment avez-vous découvert ce sport, d’ailleurs ?

Élise Bussaglia : Mon père et mes deux frères jouaient au football. J’ai commencé avec mon grand frère. Dès qu’on avait un peu de temps, entre les devoirs ou autre, on sortait dans le jardin et on prenait un ballon.

~ Les portes du château sont fermées. Direction la maternité de Sedan, à quelques centaines de mètres de là, où Élise Bussaglia a donné naissance à ses deux enfants et où elle-même a vu le

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