Cet article est issu du numéro 2 de Pays, consacré au Vercors.

Le silence des anneaux

Saint-Nizier-du-Mou­che­rotte sur­plombe Grenoble ; à une tren­taine de kilo­mètres, le tremplin du Claret, et enfin la piste de Villard‑de‑Lans. Trois sites nés dans la gloire inter­na­tio­nale qui connaissent aujourd’hui des destins dif­fé­rents : le premier est aban­don­né, le deuxième a pris un virage tou­ris­tique et le troi­sième a été racheté par un ancien athlète olympique.

Florian Espalieu & Pablo Chignard

Jean Faure, ancien homme poli­tique encarté à l’UMP chez lui à Autrans. Il était le direc­teur du village olym­pique d’Autrans en 1968. — Pablo Chignard

Si Grenoble était la ville hôte des Jeux d’hiver de 1968, trois communes du Vercors peuvent aussi s’enorgueillir du titre de commune olym­pique : Autrans, Saint-Nizier-du-Mou­che­rotte et Villard-de-Lans. Plus de cin­quante ans plus tard, l’avenir des équi­pe­ments inter­roge alors que la neige se raréfie.

Le spec­tacle était gran­diose, le 6 février 1968. Dans un stade olym­pique de Grenoble de 60 000 places construit pour l’occasion, le général de Gaulle pro­cla­mait l’ouverture offi­cielle des Xes Jeux olym­piques d’hiver. Avant que la vasque immense de 550 kilos et de quatre mètres de diamètre, juchée à une ving­taine de mètres de hauteur, ne s’enflamme et que trois héli­co­ptères ne déversent sur la foule trois mille roses — de papier —, symbole de la ville. Le chef de l’État avait voulu faire de ces Jeux une vitrine de prestige pour la France. Et la flamme olym­pique a ainsi rayonné sur le Vercors voisin, choisi pour les épreuves de ski nordique. Trois communes, toutes au nord‑est du massif, en ont accueilli : Autrans, site du village olym­pique et de dix des quinze com­pé­ti­tions, Saint‑Nizier‑du‑Moucherotte pour le saut sur grand tremplin et Villard‑de‑Lans avec la luge. Outre l’aspect sportif, les Jeux ont aussi permis de déve­lop­per routes et télé­phones autour de la capitale du Dauphiné et donc de désenclaver…

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Pays est une revue indé­pen­dante, sans publi­ci­té, éditée par ses quatre cofon­da­teurs et cofon­da­trices. Tous les six mois, Pays, la revue qui nous entoure, s’intéresse à un nouveau ter­ri­toire pour faire mieux que décou­vrir : comprendre.

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Derrière cet article…

Florian Espalieu

Auver­gnat expatrié dans les Alpes. Ingé­nieur recon­ver­ti en jour­na­liste. Quelques passages en presse locale puis pigiste au national. Florian semble aimer le mou­ve­ment. L’écriture et les décou­vertes aussi. Peut hésiter entre fromage et repor­tage. Mais jamais s’il y a du cantal.

Pablo Chignard

Pablo est pho­to­graphe indé­pen­dant installé à Grenoble, il tra­vaille pour la presse et réalise paral­lè­le­ment des projets per­son­nels sur le long terme. Il docu­mente notam­ment, depuis 16 ans, la vie d’un paysan dans le Puy-de-Dôme.