Cet article est issu du premier numéro de Pays, consacré à Saint-Malo et ses alentours.

Raz-de-marée artis­tique à Saint-Malo

Saint‑Malo attire chaque année des milliers de per­sonnes pas­sion­nées de culture grâce à ses fes­ti­vals Quai des Bulles, Éton­nants Voya­geurs ou La Route du Rock. Mais derrière ces rendez‑vous qui font sa renommée, des artistes s’activent pour que la culture soit présente tous les jours dans la ville.

Mathilde Doiezie & Édouard Ducos
Plu­sieurs artistes de Coef 180 s’initient à la tech­nique du cya­no­type, un aqui permet d’obtenir des tirages après une expo­si­tion à la lumière.

À peine un pied posé sur le parvis de la gare que la culture vient à notre ren­contre, à Saint‑Malo. Rien de gran­di­lo­quent : quelques panneaux — sans doute ceux utilisés pour les cam­pagnes élec­to­rales — qui per­mettent d’apprécier les traits fins de l’auteur de bande dessinée Nylso et son goût pour les cabanes en pleine nature. Même lorsque les lieux de culture sont bâillon­nés par une épidémie mondiale, Saint‑Malo reste fidèle à sa répu­ta­tion. Celle d’une ville que la culture fait vivre. Celle d’une ville qui compte plu­sieurs fes­ti­vals à la renommée natio­nale, voire internationale. 

C’est jus­te­ment le festival de bande dessinée Quai des Bulles qui égaye ainsi le parvis de la gare avec cette expo­si­tion tem­po­raire, comme il le fait en même temps dans d’autres lieux à travers les rues pour « com­battre la morosité » après une édition 2020 annulée. Un an plus tôt, Quai des Bulles accueillait 42 000 visi­teurs. Saint‑Malo peut aussi compter sur Éton­nants Voya­geurs, qui fait d’elle le centre de la lit­té­ra­ture mondiale le temps de quelques jours, ou sur La Route du Rock, que connaissent bien les plus de 20 000 per­sonnes qui se réunissent depuis 1991 pour une grand‑messe du rock alter­na­tif autour de l’Assomption, au milieu du mois d’août. 

Ces fes­ti­vals font tout ce qu’ils peuvent pour attirer les locaux, à coup de tari­fi­ca­tions pré­fé­ren­tielles ou d’ateliers pro­gram­més tout au long de l’année. Mais comme pour la vieille ville, dont la vitalité dépend du rem­plis­sage des appar­te­ments meublés et des rési­dences secon­daires, leur fré­quen­ta­tion est for­te­ment arrimée à la venue de per­son­na­li­tés invitées et d’un public d’initié·es qui fait le trajet pour s’offrir un bol de culture et d’air marin. Ces évé­ne­ments sont la vitrine cultu­relle de Saint‑Malo, mais une fois les lumières éteintes, que se passe‑t‑il ? 

Un cœur artis­tique battant

Pour le savoir, il faut aller au 12, chemin des amoureux. C’est là, dans une ancienne entre­prise de peinture, que vibre à l’année le cœur d’un col­lec­tif d’artistes dont l’objectif est d’effectuer un « raz‑de‑marée artis­tique » à Saint‑Malo. Céline Floch, artiste mura­liste, s’applique à l’extérieur du bâtiment à tracer les lettres de « Coef 180 » sur un fond d’un bleu aussi élec­trique que celui de sa salo­pette. En 2016, elle a cofondé ce col­lec­tif avec Aurélie Lecoq, créa­trice de décors et de marion­nettes géantes pour

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