Cet article est issu du numéro 2 de Pays, consacré au Vercors.

Tiphanie Mayous­sier, sur la bonne pente

L’éleveuse a repris l’exploitation de son père il y a deux ans et son troupeau s’est fait attaquer par le loup à deux reprises au prin­temps dernier. Malgré tout, elle garde un discours mesuré, tout en tentant de remonter la pente autrement.

Florian Espalieu & Pablo Chignard

Tiphanie Mayous­sier est éleveuse de brebis à Saint‑Gervais dans le massif du Vercors. — Pablo Chignard

Agri­cul­trice de 24 ans, Tiphanie Mayous­sier vit dans les contre­forts du Vercors. En 2020, son troupeau de brebis a subi cinq attaques de loups, le rédui­sant de plus de moitié. Si elle songe aujourd’hui à arrêter cette activité, pas question pour cette battante d’abandonner l’exploitation fami­liale, qui repré­sente pour elle une fierté bien plus qu’un métier.

L’eau ruis­selle abon­dam­ment en ce jour de juin par­ti­cu­liè­re­ment pluvieux. Plus encore lorsque commence l’ascension des contre­forts du Vercors, depuis la commune de Saint-Gervais, à une tren­taine de kilo­mètres de Grenoble. Il en reste cinq autres sur une route sinueuse pour arriver au hameau des Travers. Tiphanie Mayous­sier, 24 ans, habite et tra­vaille ici. Agri­cul­trice, son exploi­ta­tion se compose prin­ci­pa­le­ment de terrains en pleine pente. De là vient peut-être sa capacité à toujours s’accrocher.

En ce début d’été, la jeune femme devrait être bien occupée à faire les foins. « Aujourd’hui, avec la météo, ça va être com­pli­qué », rigole-t-elle d’emblée. Dès le premier abord, son visage rond et souriant attire la sym­pa­thie, surmonté d’une frange qui lui couvre le front de ses cheveux noirs et d’un chignon compact au sommet du crâne. Le contre­temps pourrait la contra­rier, elle préfère en plai­san­ter, les mains posées sur les hanches. Pas non plus du genre à s’ennuyer, la dyna­mique Iséroise grimpe peu après dans son pick-up noir flambant neuf pour des­cendre auprès de ses brebis dans la plaine. Celles-ci paissent désor­mais au milieu…

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Pays est une revue indé­pen­dante, sans publi­ci­té, éditée par ses quatre cofon­da­teurs et cofon­da­trices. Tous les six mois, Pays, la revue qui nous entoure, s’intéresse à un nouveau ter­ri­toire pour faire mieux que décou­vrir : comprendre.

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Derrière cet article…

Florian Espalieu

Auver­gnat expatrié dans les Alpes. Ingé­nieur recon­ver­ti en jour­na­liste. Quelques passages en presse locale puis pigiste au national. Florian semble aimer le mou­ve­ment. L’écriture et les décou­vertes aussi. Peut hésiter entre fromage et repor­tage. Mais jamais s’il y a du cantal.

Pablo Chignard

Pablo est pho­to­graphe indé­pen­dant installé à Grenoble, il tra­vaille pour la presse et réalise paral­lè­le­ment des projets per­son­nels sur le long terme. Il docu­mente notam­ment, depuis 16 ans, la vie d’un paysan dans le Puy-de-Dôme.