Cet article est issu du numéro 2 de Pays, consacré au Vercors.

Vautour, le retour

En juin 2020, deux vautours, des jeunes gypaètes, ont été ins­tal­lés sur une falaise du sud du Vercors. Leur sort est désor­mais scruté de près, tout comme celui de la dizaine d’individus réin­tro­duits depuis 2010 dans le massif. Ces réin­tro­duc­tions font partie d’un pro­gramme européen de sau­ve­garde de cette espèce emblé­ma­tique, plus grand vautour du conti­nent, surnommé le « casseur d’os ».

Angela Bolis & Adrien Mathon

Étienne Marlé, du Conser­va­toire naturel de Haute‑Savoie (Asters), scrute les plumes des oiseaux afin de les recon­naître. — Adrien Mathon

Le Vercors offre un nouveau refuge au gypaète barbu, vautour au bord de l’extinction, qui béné­fi­cie d’un vaste pro­gramme de réin­tro­duc­tion à l’échelle européenne.

23 mai 2021, alpages de Tussac, à Châ­tillon-en-Diois. Deux gypaètes barbus sont arrivés sur les Hauts Plateaux du Vercors. Ils sont nés loin d’ici dans des centres d’élevage, l’un en Bulgarie, l’autre en Répu­blique tchèque. À trois mois, ils sont déjà grands. Sous les yeux de quelques dizaines de visi­teurs et visi­teuses silen­cieux, les oisillons sont pesés, mesurés, et quelques‑unes de leurs plumes sont déco­lo­rées pour pouvoir les recon­naître plus tard en vol. Telemark et Novo, leurs nouveaux noms, sont enfin portés à dos d’homme jusqu’à une cavité dans la falaise, et libérés.

15 juin. Les deux jeunes gypaètes se sont bien accli­ma­tés. « Ils se tolèrent, et font de plus en plus de bat­te­ments d’ailes pour s’entraîner à s’envoler », rap­portent les employé·es du Parc Naturel Régional du Vercors. Ceux-ci veillent sur eux sans relâche, de 6 h à 21 h, pour les pré­ser­ver d’éventuelles agres­sions ou des pré­da­teurs. Ils les nour­rissent, d’abord de viande, puis d’os.

8 août. Voilà plus d’un mois que Telemark et Novo ont décollé. Retour­nant souvent au nid pour être nourris, ils com­mencent à explorer les plateaux du Vercors.

S’ils réus­sissent à braver tous les dangers, les deux gypaètes…

[…]
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Pays est une revue indé­pen­dante, sans publi­ci­té, éditée par ses quatre cofon­da­teurs et cofon­da­trices. Tous les six mois, Pays, la revue qui nous entoure, s’intéresse à un nouveau ter­ri­toire pour faire mieux que décou­vrir : comprendre.

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Derrière cet article…

Angela Bolis

Après cinq ans passés au Monde, Angela a migré dans un village de la Drôme, au pied du Vercors. Elle y poursuit son travail en indé­pen­dante, toujours sur la crise envi­ron­ne­men­tale sous toutes ses coutures, pour divers médias natio­naux (Le Monde, La Revue dessinée, Usbek&Rica, Repor­terre, Le Temps, etc.).

Adrien Mathon

Adrien Mathon, pho­to­graphe pro­fes­sion­nel et pas­sion­né, vit et tra­vaille à Valence. S’il aime capturer des moments de vie, il saisit les oppor­tu­ni­tés de repor­tages lorsqu’elles se pré­sentent. À vrai dire, Adrien ne se refuse aucun défi.